Alicia Keys
Alicia Keys n’a que deux ans lorsque ses parents se séparent. Dans cette Amérique florissante des années 80 où New-York est encore l’emblème de l’opulence et de tous les fastes, Alicia grandit aux côtés de sa mère Terri Augello qui ira jusqu’à cumuler trois emplois pour survenir à leurs besoins. C’est sans doute de cette période difficile que datent les fondations de cette extraordinaire solidarité qui lie aujourd’hui les deux femmes, au point où Alicia qualifie sa mère de « meilleur allié sur Terre »
La petite métisse grandit dans le quartier de Hell’s Kitchen (le bien nommé), où il semble interdit de dormir et où se côtoient musiciens de jazz et slameurs, poètes sur le retour ou rappeurs désargentés. Dès l’âge de sept ans, Alicia commence à étudier le piano et comme elle s’avère particulièrement douée, sa mère décide de l’inscrire à la Professional Performing Art School où elle reçoit une formation de musicienne classique et tombe éperdument amoureuse de Chopin. Toutefois, elle ne manque pas de lui faire des infidélités en gravitant dans un environnement où se mêlent jazz, hip-hop et soul.
Quatre ans plus tard, Alicia est diplômée et à partir de ce moment, la jeune femme a la certitude que son avenir professionnel se trouve dans la musique. « la musique passait avant toute chose et il n’y avait rien de plus important », confie Alicia dans une des nombreuses biographies qui lui ont été consacrées.
Le premier contrat professionnel d’Alicia Keys est signé alors qu’elle n’a que quinze ans. Mais son employeur, la maison de disques Columbia Records désire l’enfermer dans un stéréotype, ce qui pousse Alicia à rompre le contrat pour trouver ailleurs la liberté de création dont elle rêve. Alicia la trouve quand elle rencontre Clive Davis qui dans le passé a produit des légendes comme Janis Joplin, Santana ou Whitney Houston.
En 1999, elle signe ainsi avec le label du producteur, J Records. Le premier résultat marquant de cette collaboration est le merveilleux titre Fallin’, qui en quelques jours fait le tour du monde, lançant de manière tonitruante la carrière de la gamine de Hell’s Kitchen. L’album qui suit Fallin’ quelques mois plus tard va propulser Alicia dans le gotha de la scène mondiale puisque Songs In A Mirror sera vendu à onze millions d’exemplaires à travers le monde, raflant au passage cinq Grammy Awards lors de la même cérémonie. Le second album de la chanteuse The Diary Of Alicia Keys sort fin 2003 et passe avec succès le test du deuxième opus, qui dans le cas d’Alicia était une vraie épreuve à passer étant donné la qualité du premier. La chanson If I Ain’t Got You devient cultissime au même titre que Fallin , faisant d’Alicia Keys une référence après deux ou trois de présence sur la scène musicale.
En 2005, elle enregistre un MTV Unplugged qui devient un album live et un DVD contenant une chanson inédite Unbreakable qui sert de support à l’album qui devient très vite une des meilleures ventes des sessions acoustiques de MTV. Il faudra attendre deux ans pour enfin découvrir As I Am le troisième album studio d’Alicia Keys. Cet opus ultra intimiste et introspectif est sans doute le travail le plus personnel qu’Alicia Keys ait livré depuis ses débuts. Le single No One est immédiatement un immense succès qui porte tout seul l’album et la tournée qui s’ensuit.
Alicia ne va pas dormir sur ses lauriers car dès le printemps 2009, elle retrouve le chemin des studios pour travailler sur son quatrième album. The Element Of Freedom c’est son titre, reflète le parcours d’Alicia puisqu’il réunit des influences musicales allant de la dance au hip-hop et des ambiances qui rappellent sans conteste l’atmosphère de New-York.
L’album est livré au public en décembre 2009 et comme les autres, devient vite culte avec des titres comme Doesn’t Mean , Try Sleeping With A Broken Heart. Dans le même temps, Alicia Keys collabore avec Jay-Z sur Empire State Of Mind qui en quelques jours suscite un enthousiasme délirant et devient le nouvel hymne de la ville de New-York, à laquelle il rend un vibrant hommage. Empire State Of Mind est sans conteste le titre le plus marquant de cette fin de décennie.
C’est tout naturellement qu’Alicia se tourne vers le cinéma notamment dans «The Secret Life of Bees » pour lequel elle obtient des critiques très favorables de la part des médias. Lors d’un voyage en Afrique, Alicia est frappée par le dénuement de certaines populations et décide de fonder « Keep A Child Alive », une association dont le but est de fournir soins et soutien aux enfants atteints du sida ainsi qu’à leurs familles.
Des actions concrètes ont pu être entreprises sur le terrain puisque la fondation « Keep A Child Alive » fournit des traitements à plus de 3000 enfants, donne des soins à 45000 personnes tout en aidant financièrement plusieurs orphelinats et cliniques.
En juillet 2010, Alicia épouse Swizz Beatz, un joueur de football américain et en octobre 2010, naît leur premier enfant Egypt Daoud Dean qui arrive comme une cerise sur le gâteau de la réussite professionnelle. Immense artiste, dame au grand cœur et égérie, Alicia Keys n’a pas fini de nous étonner. Le plus difficile est sans doute d’attendre la sortie du prochain album. Zack Badji
Illustration: Aquarelle de Régine-Coudol-Fougerouse
https://youtu.be/Urdlvw0SSEc
