Cela fera bientôt trois mois que Taba-Saba est né. Un temps pendant lequel nous avons essayé de vous tenir au courant de l’actualité musicale et de vous faire part de nos coups de cœur. Il en ressort que le monde change positivement (révolutions arabes, poussées démocratiques un peu partout dans le monde), mais parfois négativement, comme ce fut le cas lors des récents évènements de Toulouse qui ont révélé une fracture qui pousse certains à l’irréparable et à l’inexplicable.
Comme les autres domaines de l’activité humaine, la musique aussi change à la vitesse grand V. Là aussi, il semble que nous soyons entrés dans une autre ère. Malheureusement, la mort de Withney Houston semble en être le signe avant-coureur. La chanteuse aux cinq octaves et aux multiples records, symbole avec Céline Dion du grand chamboulement des années 90 qui avait envoyé toute une génération de chanteuses aux oubliettes des maisons de disques s’en est allé il y a de cela quelques semaines. Au diable toutes les polémiques sur le genre de mort et sa trajectoire descendante amorcée au rythme de ses multiples addictions. Ce que nous voulons retenir d’elle, c’est l’immense bonheur que Withney nous a procuré et l’émotion qu’elle a suscitée sur la planète entière, au point où un ami me disait récemment qu’il suffisait qu’il glisse « I Will Always Love You » dans un lecteur pour que sa femme lui pardonne toutes ses fautes. Mais notre tristesse est tempérée par le fait que la musique semble porter en elle-même les germes de sa propre régénérescence car au moment où partait Withney, arrivaient de nouvelles révélations qui nous font penser que la musique est éternelle.
La première s’appelle Liane La Havas. En quelques chansons, cette jeune femme dont le timbre de voix atypique renvoie à Ella Fitzgerald ou Aretha Franklin a insufflé une fraîcheur et une gouaille extraordinaires au monde de la chanson .
Il y a aussi la jeune Belge Selah Sue, qui de son Plat Pays est en train de conquérir le monde avec un minimalisme bien senti et un style plus qu’innovateur.
Autre nouvelle pépite :l’Anglais Michael Kiwanuka. En l’espace d’un album, ce jeune homme à la voix qui renvoie aux belles années de la Motown a mis tout le monde d’accord sur son immense talent au point où certains critiques (à tort ou à raison) le comparent déjà à Otis Reading ou Marvin Gaye. Il y a également les Français de Skip The Use dont l’étonnant cocktail fait de rap, de rock ou de métal est en train d’essaimer partout dans le monde.
Bref, l’espoir est permis, et il est évident que cette liste est loin d’être exhaustive tant la planète musique semble en ébullition. Que reste t- il à souhaiter, sinon que l’air du temps soit à plus de paix et de compréhension entre les Humains. Zack Badji