Norah Jones
Norah Jones était arrivée comme une bombe sur la scène musicale et conquis le monde en l’espace d’un titre. Qui en 2003 n’a pas fredonné le sublissime I don’t know why, cet air échappé d’un autre monde parfait et qui sonnait comme un rappel au calme après les terribles attentats du 11 septembre. Mais pour ceux qui connaissent Norah, cette performance n’était pas du tout surprenante tant elle avait trusté les premières places dès son plus jeune âge. Partout où elle est passée, « elle reléguait tous ses condisciples dans l’ombre, et tout cela avec une décontraction et une gentillesse déconcertantes » comme en attestent ses professeurs.
Fille du légendaire musicien indien Ravi Shankar, Norah Jones est née le 30 septembre 1979 à New York. Elevée par se mère à Grapevine, le premier contact de Norah commence son apprentissage de la musique en tant qu’enfant de chœur, elle s’inscrit au Booker T. Washington High School for Performing and Visual Arts dont elle sort auréolée d’un Award récompensant le meilleur vocaliste jazz de sa promotion et celui de la meilleure composition originale.
L’année suivante, elle obtient son Master à l’Université de North Carolina et alors qu’elle a des propositions pour enseigner, Norah prend une décision moins sage puisqu à l’été 1999, elle s’installe à Grennwich Village, haut lieu de la culture alternative et place forte des idées nouvelles. « Après l’univers aseptisé de l’école j’avais besoin de prendre le pouls de la vraie vie et pour cela, il n’y a pas de meilleur endroit que Greenwich Village », explique-t-elle ».
C’est là que vient la chercher le label Blue Note Records qui publie son premier album en 2003 avec le résultat que l’on connaît : cinq Grammy Awards lui sont décernés dont ceux de meilleur artiste débutant, album de l’année et chanson de l’année pour « Don’t Know Why.
L’année suivante, Norah décroche de nouveau la timbale avec quatre prix dont le plus marquants resteront les deux Grammy qu’elle gagne pour sa collaboration avec le légendaire Ray Charles aujourd’hui disparu. Décidément sur un nuage, Norah se voit offrir la cerise sur le gâteau quand elle fait ses débuts au cinéma dans My Blueberry Nigts aux côtés de Jude Law et Nathalie Portman.
Il faudra attendre 2009 pour voir Norah revenir dans les bacs avec un album très personnel, The Fall, puisqu’il s’inspire de sa rupture d’avec la bassiste Lee Alexander, un membre de son orchestre. Sans même attendre la sortie de son album, Norah s’envole pour l’Inde où elle se ressource auprès de son père et de sa famille.
Deux ans plus tard, c’est une Norah Jones pleine d’allant qui revient à New York pour entamer l’enregistrement de son nouvel album solo intitulé Little Broken Hearts produit et co-écrit avec Brian Burton avec qui elle avait déjà travaillé sur la bande originale de Rome. Le premier titre de l’album Happy Pills fera encore une entrée remarquée dans les charts puisque dès les premières semaines, la chanson se place aux premières loges, un endroit qu’elle n’a d’ailleurs pas quitté à l’heure où vous lisez cet article. Un bonheur professionnel terni par la perte de son père qui décède le 11 décembre 2012 à l’âge de 92 ans. Une autre douleur que Norah sublimera en une musique somptueuse, elle qui comme les grands artistes a déjà cette faculté rare à transformer les accidents de la vie en de sublimes odes à la vie ; Zack Badji
Illustration: aquarelle de Régine Coudol-Fougerouse