Zoe Rahman
Zoe Rahman est née le 20 janvier 1971 à Chichester en Angleterre. Bien qu’elle soit issue d’un mariage mixte (son père est bangladeshi, sa mère anglaise), Zoe décrit son enfance à Chichester comme « complètement anglaise ». Son histoire d’amour avec la musique commence quand sa mère lui offre un saxophone pour son quatorzième anniversaire.
Mais un an plus tard, Zoe décide d’abandonner le saxo car elle est persuadée que le piano est son instrument de prédilection Elle a des rêves plein la tête et va s’employer de toutes ses forces à les réaliser. Zoe s’inscrit à la Royal Academy of Music, décroche un diplôme de l’Université d’Oxford qui, séduite par sa maturité précoce, octroie à Zoe une bourse pour étudier le jazz au sein du prestigieux Berklee College of Music à Boston.
Sous la férule de Joe Ann Brackeen, pianiste de légende, Rahman va complètement se métamorphoser et acquérir la technique qui lui vaut aujourd’hui de recueillir les éloges du très sélectif The Observer qui la qualifie de « valeur sûre » et voit en elle «une des meilleurs jeunes pianistes d’Europe ».
Il n’en fallait pas plus pour que Zoe forme son propre trio avec Joshua Davis à la basse et Bob Moses à la batterie. Nous sommes en 1999, et à partir de ce moment, Zoe n’arrêtera plus de sillonner les plateaux comme celui du BBC World Service et vit de savoureuses expériences musicales avec des artistes comme Courtney Pine, le Clarck Tracey ‘s Quintet ou Keziah Jones.
Le temps était alors venu de récolter les fruits de son dur labeur et en 2001, Zoe sort son premier album, The Cynic, où elle étale son style si particulier et la délicieuse insouciance de son jeune âge. L’album recueille des critiques élogieuses dans le monde entier et le Manchester Evening News va plus loin en qualifiant The Cynic de « plus grand chef-d’œuvre de ces dernières années ».
Plus de dix ans et cinq albums plus tard, Zoe Rahman voit sa cote de popularité en constante hausse comme en atteste sa victoire aux derniers MOBO Awards, l’une des plus prestigieuses distinctions dans le monde de la musique. Zoe Rahman s’est définitivement établie comme l’une des plus grandes stars du jazz contemporain.
Brillante instrumentiste dotée d’un sens inné de la composition, Zoe a le mérite de construire des ponts entre les cultures en faisant cohabiter de façon instinctive Duke Ellington, Mozart et les musiques traditionnelles de son pays d’origine comme ce fut le cas sur Where The Rivers Meet (2008) où, Zoe revisite son héritage culturel, donnant à l’auditeur l’étrange sentiment de suivre la pianiste dans un parcours initiatique qui va certainement changer à jamais l’image quelque peu figée du jazz. Zack Badji
Illustrattion: aquarelle de Régine Coudol-Fougerouse
https://youtu.be/PEfQk60RAAY